Suite à la lecture d’un texte, Antoine constitue un corpus de mots qu’il a sélectionnés et organisés en fonction de leur(s) difficulté(s).
Il propose à un groupe d’élèves de compléter une fiche papier de phrases à trous ou illustrations de mots à écrire. Une découverte collective de la fiche permet d’identifier oralement les mots à écrire.
Chaque élève découpe mentalement le mot identifié en syllabes orales. Puis il tente de les transcrire à l’écrit sur la tablette, en touchant/faisant glisser des lettres oralisées automatiquement (le nom de la lettre ou un son sont prononcés avec une voix de synthèse) ou non. Il combine ensuite ces syllabes écrites pour composer une proposition écrite du mot à écrire.
Antoine étaye individuellement l’activité des élèves en les invitant à consulter les affichages de classe et autres manuels/supports, en les aidant à se remémorer des lectures passées, en orientant leur travail de recherche…
Les élèves soumettent leur travail à l’enseignant qui, selon, (in)valide les propositions ou invite l’élève à s’auto-valider à l’aide d’extraits d’un dictionnaire junior ou de textes de référence… Ils recopient enfin la proposition sur la fiche papier.
L’application, par la rétroaction immédiate qu’elle donne à l’élève à chacun de ses essais, les plonge en situation de recherche active, avec une attention plus soutenue qu’avec un dispositif « classique », sans étayage numérique : après 25 minutes d’activités, les élèves souhaitaient majoritairement poursuivre le travail proposé.
Chaque élève avance à son rythme ; l’enseignant est plus disponible pour les élèves à besoin particulier et/ou en difficulté.
2 élèves « fragiles » ont gagné en confiance : ils ont réalisé avec plaisir l’activité qu’ils refusaient d’investir sérieusement jusque-là.
Pour certains élèves, il est nécessaire de limiter leur recherche dans le dictionnaire à l’échelle d’une double page préalablement photocopiée.
Le principal inconvénient de cette application « ouverte » (en ce qu’elle permet de travailler n’importe quel mot, contrairement aux applications qui proposent un corpus de mots défini et limité *) est dû aux erreurs de prononciation du moteur de synthèse vocale : une proposition correcte sur le plan orthographique peut ainsi être présentée comme erronée par la machine.
Il est donc indispensable de définir une liste de mots pour tester le moteur de synthèse vocale et si besoin, définir des exceptions de prononciation à l’aide d’une fonctionnalité développée pour palier à ce type de problème.
En l’état, l’application impose une recherche à l’échelle des lettres/phonèmes. L’auteur/développeur de l’application a accepté de mettre à la disposition du « groupe ardoises » parisien une version béta de l’application permettant de paramétrer une sélection de syllabes écrites à manipuler : à suivre …
* « Dictée Montessori » (L’escapadou – iOS – Android) est une version équivalente mais limitée à une sélection finie de 240 mots, permettant d’éliminer toutes les erreurs de synthèse vocale.
André Ouzoulias, Lecture Ecriture – Quatre chantiers prioritaires pour la réussite, Retz, 2013
Rémi Brissiaud, L’erreur orthographique, l’apprentissage implicite et la question des méthodes de lecture – écriture, in Les Cahiers pédagogiques n°440 [lire sur le site]